[Chronique] Le quai de Ouistreham de Florence Aubenas

Nombre de tomes : / 
Genre : Science-Fiction, Thriller
Edition : Folio SF
Date de sortie : 6 avril 2017
Edition : poche
Pages : 161 pages 
Ma Note : ★★★★★ 
Où le trouver : Cliquer ICI

 » La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu’en dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l’impression d’un monde en train de s’écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J’ai décidé de partir dans une ville française où je n’ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail. J’ai loué une chambre meublée. Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent : j’avais trop à faire là-bas. J’ai conservé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n’ai plus quitté mes lunettes. Je n’ai touché aucune allocation. Il était convenu que je m’arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c’est-à-dire celui où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009. J’ai gardé ma chambre meublée. J’y suis retournée cet hiver écrire ce livre. « , Florence Aubenas.

Un livre percutant qui vous prend à la gorge et qui vous donne l’impression de n’avoir plus d’air pour respirer. Florence Aubenas nous plonge dans l’emploi précaire, dans l’emploi qui vous lessive le corps et l’âme. Entre rendez-vous Pole Emploi et heures de ménage qui ne suffisent pas à remplir le frigo, elle nous dessine le portrait de milliers d’anonymes qui se battent pour s’en sortir !

Comme tout le monde j’ai connu le chômage, mais je n’ai pas connu CE chômage-là … C’était pourtant pendant la même période (période de crise de 2008-2009) que Florence Aubenas, mais dans une région différente, dans une branche différente et surtout avec l’énorme avantage de ne pas avoir un loyer à payer (j’étais chez papa-maman). Et pourtant ça m’a ramené un flot de souvenirs, les ateliers CV à Pôle Emploi, l’ordinateur de l’agence qu’on guette parce qu’il a une chaise. Les entretiens froids des employeurs. Ou encore les entretiens avec le conseiller Pôle Emploi qui durent 15minutes montre en main, car il faut que ça défile. Le visage fatigué des employés de cette grande entreprise en France qui cultive pourtant elle aussi les contrats précaires…

Ce livre raconte toute la misère de l’instabilité professionnelle, de la peur de ne pas pouvoir assurer le boulot tellement on est fatigué, C’est un livre à lire et qui est encore valable plus de 10 ans après sa sortie ! C’est triste !

6 réflexions sur “[Chronique] Le quai de Ouistreham de Florence Aubenas

  1. Salut ! Je découvre enfin ce livre après tout le monde ! J’ai aussi été prise à la gorge, parce que ça me fait trop penser à des gens de ma famille. Mais je garde un goût amer de cette lecture. Florence Aubenas n’est pas de cette classe sociale, elle ne leur a pas dit qui elle était en réalité, et j’imagine que ça serait un choc s’iels l’apprenaient.

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